Au milieu des années 1990, à une époque où l’idée de l’entraînement personnel était encore naissante au Liban, Mohammad Kaissi, surnommé Moe par ses proches et ses clients, commençait à se faire un nom dans les rues vibrantes de Beyrouth. Bien avant que les salles de sport boutique et les influenceurs fitness ne deviennent des incontournables, Moe introduisait le concept de l’entraînement individuel dans une ville qui peinait encore à trouver ses marques dans le domaine de la santé et du bien-être.
Son parcours débute modestement en 2004 avec l’ouverture d’une salle de sport qu’il baptise « One-to-One Personal Training », au cœur du quartier de Gemmayzé, un lieu connu pour son énergie effervescente et son charme historique. L’approche de Moe était intime et révolutionnaire : des programmes de remise en forme personnalisés, conçus pour répondre aux besoins spécifiques de chaque individu. Très vite, le bouche-à-oreille devint son meilleur allié. Peu après, son cercle de clients s’étendit pour inclure l’élite de Beyrouth—célébrités, magnats des affaires, et politiciens qui faisaient l’éloge de ses méthodes. Son succès le poussa à ouvrir une seconde grande salle de sport en 2013, toujours à Gemmayzé.
Plus qu’un simple entraîneur, Moe Kaissi devint un mentor. Sous sa tutelle, une génération de professionnels du fitness vit le jour. Beaucoup des entraîneurs qui ont débuté leur carrière dans sa salle ont par la suite fondé leurs propres projets, consolidant ainsi l’héritage de Moe en tant que pionnier de l’industrie du fitness au Liban.
Cependant, comme pour de nombreux entrepreneurs libanais, l’histoire de Moe prit un tournant sombre lorsque la crise financière frappant le pays en 2019 se fit sentir. Tandis que l’économie s’effondrait, la stabilité que Moe avait bâtie avec tant de soin pendant des décennies s’effritait à son tour. C’est alors qu’il prit la décision de quitter le pays. Il vendit son gym à l’un de ses clients et continua de travailler dans ce dernier ainsi que dans d’autres établissements en tant qu’entraîneur personnel et consultant pour d’autres centres de fitness de la ville. Puis, en 2020, l’explosion du port de Beyrouth porta un coup fatal à son activité, détruisant les salles de sport pour lesquelles il s’était tant battu, et le laissant à un carrefour. Le cœur lourd, Moe sut qu’il était temps de quitter un pays qui avait été le sien pour se lancer dans l’inconnu.
Une nouvelle frontière
Le Canada devint sa nouvelle terre d’accueil. En 2023, Moe, sa femme et leurs trois enfants débarquaient à Montréal, prêts à tout recommencer. Le changement était monumental. Entouré des rues familières de la capitale libanaise, Moe devait désormais reconstruire sa marque dans un pays étranger. Armé de ses certifications de la National Academy of Sports Medicine, il commença lentement à retrouver son équilibre.
Fidèle à sa philosophie, Moe laissa son travail parler pour lui. Sa réputation grandit à nouveau, cette fois encore grâce au bouche-à-oreille. Ses entraînements – qu’ils aient lieu à domicile, en ligne, ou dans des gyms – alliaient une compréhension profonde du fitness à une touche personnalisée que peu pouvaient égaler. Les Montréalais et Montréalaise reconnurent rapidement l’originalité de ses méthodes, et sa liste de clients ne tarda pas à s’allonger.
Bien qu’il se soit fermement installé dans sa ville d’adoption, le cœur de Moe reste lié au Liban. Il se remémore souvent les rues animées de Gemmayzé et la communauté qu’il y avait créée. Mais lorsqu’il regarde ses enfants, épanouis dans un pays offrant des opportunités qu’il n’aurait osé imaginer durant les jours sombres du Liban, il sait que les sacrifices valaient la peine.
« Changer des vies, une séance à la fois » a toujours été le mantra de Moe. De Beyrouth à Montréal, il n’a rien changé. Le parcours de Moe Kaissi ne se résume pas seulement au fitness, il témoigne de la résilience, de l’adaptabilité, et de la force durable de recommencer à zéro.
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