Loulou de la Falaise s’est éteinte le 5 novembre dernier à l’âge de 63 ans, mais elle reste la muse éternelle d’Yves Saint Laurent.
“Elle fut la reine de toutes les muses de couturier”, dit d’elle Alber Elbaz, directeur artistique de Lanvin, qui la fréquenta à la fin des années 90 chez Yves Saint Laurent Rive Gauche. “Penser à une femme pour habiller toutes les autres”, disait le couturier.
Reine désinvolte parée de mille bijoux et turbans, Loulou de la Falaise, “maigre comme un Giacometti qui aurait l’abandon d’une odalisque” (Laurence Benaïm dans sa mythique biographie d’Yves Saint Laurent, éd. Grasset), fut une source d’inspiration inépuisable pour le couturier, immédiatement toqué de cette aristocrate élevée en Grande-Bretagne mais gouailleuse comme une titi. Elle entre chez YSL en 1972.
“Je dessinais comme un chien. J’avais de la gueule et des idées”, admet Loulou, favorite pendant 30 ans. Lèvres carmin profond sur visage d’albâtre: chaque matin, elle se fait la plus belle pour le couturier, qui guette en elle l’émerveillement permanent. Pour le maître Rive Gauche, elle se met à dessiner des bijoux opulents, chargés de pierres de couleur. En toc, évidemment: “J’ai horreur des choses qu’on ne peut pas perdre”, disait-elle.
Parisienne absolument, elle fait les belles nuits du Sept au côté d’Yves et de Betty Catroux, l’autre muse, l’androgyne, quand elle campe une maîtresse de la couleur, une icône bohème et excentrique. En 1977, pour son mariage avec Thadée Klossowski, YSL lui offre une fête dans le bois de Boulogne: un événement mondain et iconoclaste, entre couture et volutes de hashish…
Quand YSL ferme sa maison, en 2002, Loulou lance sa propre collection de bijoux. “Les accessoires ont un rôle important dans nos vies stressantes, commentait-elle entre deux éclats de rire. Si vous sortez dîner et que vous n’avez pas le temps de rentrer vous changer, vous pouvez enlever votre veste et mettre un bijou. C’est beaucoup plus facile que de porter une robe de soirée dans le métro!”
Source: lexpress.fr