BelleBeirut s’est entretenu avec le créateur de renom, Sam Attyé afin de mieux connaître les origines et les secrets du succès de la marque Simoné Sauvage, désormais très recherchée par les Libanaises.
Jeune artiste de talent, Sam Attyé a créé en France, il y a quelques temps, la marque de vêtements féminins et glamour Simoné Sauvage, et vole depuis de succès en succès. Ce Franco-sénégalais d’origine libanaise a même réussi à charmer une clientèle libanaise exigeante et toujours en quête d’innovation : ses créations sont désormais en vente au centre-ville de Beyrouth, chez Sophie’s Choice. Entretien avec un des stylistes les plus en vue du moment.
1. Parlez-nous de la naissance de la marque Simoné Sauvage : Où, quand et comment?
A la base, j’étais surtout passionné d’Art, (chant, écriture, peinture…) d’une manière générale. La mode est venue par une envie d’esthétisme qui s’est développée pour venir compléter tout ça. Par contre, je ne voulais surtout pas faire de mode pour faire uniquement de belles choses. Je voulais tout simplement donner ma vision de la femme d’aujourd’hui, comment je la vois et comment je l’aime. C’est à la fin d’un MBA en marketing de luxe, début 2010, que je décide de lancer le projet Simoné Sauvage.
2. Vous avez récemment présenté votre collection automne-hiver 2012. Quelles ont été vos principales sources d’inspiration ?
J’ai voulu parler de la Parisienne, mais je n’avais pas envie de parler de la Tour Eiffel, ou des Champs Elysées. Quand je suis arrivé à Paris, il y a 8 ans, la première chose qui m’a impressionné c’est la Seine : l’ambiance mystérieuse, les eaux troubles, sombres la nuit. J’ai donc consacré la collection à ce “monument” qui pour moi reste le plus beau et le plus poétique de la capitale. La collection est donc essentiellement noire, avec des jeux de transparence, de mélange de matières, de dentelles fortes et de cuir en détail.
3. Vous avez créé «Signare Simone» pour le printemps 2012 en vous inspirant des femmes “Signare”. Qui sont les Signare et pourquoi cette fascination?
Je viens du Sénégal, en Afrique de l’ouest où j’ai grandi, et où l’ambiance coloniale reste encore très présente. Les Signare sont aujourd’hui un peu comme une légende. Ces femmes métissées étaient réputées pour être d’une élégance extrême, belles comme jamais, et surtout elles dirigeaient clairement le pays sous leur aspect de simple épouse. Cette histoire touche clairement et directement la sensibilité d’une marque aussi féministe et féminine que Simoné Sauvage. Ce dicton de “la femme cachée derrière chaque grand homme”, j’avais envie d’en parler. Et avec les Signare, ces femmes n’étaient pas derrière. Elles étaient les premières à négocier leur mariage à “durée déterminée” avec les colons français car elles savaient qu’un jour, ils retourneraient retrouver leur première femme en France. J’aime l’esprit, l’époque, les intentions.
4. Vos créations sont aujourd’hui vendues au Liban. Quelles sont les réactions des femmes libanaises face à vos créations? Y a t-il des créations qui se vendent plus au Liban qu’en France et vice-versa?
Oui, aujourd’hui Simoné Sauvage est vendu au Liban, chez Sophie’s Choice (au centre-ville de Beyrouth). Nous en recevons de très bons échos, ce qui me ravit. Les robes se vendent très bien d’une manière générale, mais il est vrai que les Libanaises et les Françaises ont une approche différente de la mode et du vêtement…
Photos: www.simonesauvage.com