Le décès survenu la semaine passée de Farah Kassab, une patiente irako-jordanienne du chirurgien plastique libanais Nader Saab, a suscité indignation et colère au Liban.
Farah Kassab, 33 ans et mère de deux enfants, s’était rendue le mercredi 31 mai 2017 à la clinique de Nader Saab à Naccache, au nord de Beyrouth, pour une opération de chirurgie esthétique. Elle a été transférée en cours de journée vers un hôpital dans la ville de Jounieh (à environ 10 kilomètres de Naccache), alors que plusieurs hôpitaux plus proches existent dans la région.
Les circonstances de la mort de la jeune femme restent confuses, mais plusieurs médias libanais et arabes ont évoqué une erreur médicale de la part du chirurgien plastique Nader Saab. Selon le communiqué officiel du ministère de la Santé, Farah Kassab « est arrivée morte à l’hôpital Notre-Dame du Liban (Jounieh), venant d’une clinique spécialisée en chirurgie plastique située sur le littoral du Metn. »
Certains médias ont indiqué que la tension de la jeune femme a chuté lors de l’opération. Elle serait décédée par la suite dans la clinique. « Nader Saab n’a pas informé les proches de la patiente de son décès et les a empêché de la voir avant de la transférer vers un hôpital à Jounieh, dans lequel travail un de ses amis très proche », a révélé un site d’informations local.
A la suite de cet incident, plusieurs médias libanais ont précisé que la clinique de Nader Saab n’est pas affiliée au syndicat des hôpitaux puisqu’elle ne remplissait pas les conditions requises. Interrogé par L’Orient Le Jour, quotidien francophone libanais, l’ancien président de l’ordre des médecins, Charaf Abou Charaf, rappelle que, lors de son mandat (2010-2013), le conseil de l’ordre avait ordonné la radiation de Nader Saab pour une période de six mois, mais que ce dernier avait alors présenté un recours en justice grâce auquel sa peine a été réduite à un mois.
Le 4 juin, la clinique Nader Saab a publié un communiqué assurant que « le Dr Saab se trouve au Liban ainsi que toute son équipe », et déclarant avoir « une confiance absolue dans la justice et rester à la disposition de celle-ci ainsi que de l’ordre des médecins ». Elle y déplore « les accusations et les rumeurs véhiculées dans les médias et sur les réseaux sociaux, avant la publication des résultats de l’enquête », appelant à éviter « les accusations et les jugements médiatiques précipités ».