Le meurtre de la jeune Myriam el-Achkar, la semaine dernière, a choqué les Libanais et a eu des répercussions graves sur la vie commune et la paix civile du pays.
L’affaire a tout de suite été absorbée par la scène politique et les responsables en ont profité, jusqu’à l’inclure dans leurs discours politiques.
La situation sécuritaire au Liban devient de plus en plus inquiétante, d’autant plus que le pays fait l’objet de tractations engendrées par le printemps arabe. En effet, la crise syrienne pèse sur la stabilité de la nation et menace le gouvernement de Najib Mikati.
L’insécurité au quotidien commence à frustrer les citoyens qui sont déjà tracassés par les développements sur la scène politique et le bras de fer entre les Forces du 8 Mars et l’Alliance du 14 Mars, depuis plus de cinq ans déjà.
Le crime de Sahel Alma a servi, pour certains, de prétexte pour dénoncer la mauvaise gestion des institutions par le Cabinet Mikati. L’opposition matraque les ministres des Forces du 8 Mars les accusant de vouloir entraîner le Liban à la dissension et à la confrontation directe avec la communauté internationale.
Dans ce cadre, le meurtre de cette jeune fille s’est transformé en une cause politique. Les médias locaux ne parlent pas d’une jeune fille innocente qui a été agressée et assassinée par un criminel, mais d’un agent des services de renseignement syrien qui a abattu une chrétienne et fait appel aux partis pro-syriens pour échapper à sa sentence.
Cette formulation ne fait qu’augmenter les tensions et aggrave les réactions des citoyens qui se sentent concernés par ce crime odieux. De plus, les responsables de l’Alliance du 14 Mars ne cessent de mettre l’accent sur cette situation sécuritaire atroce, depuis la formation du Cabinet de Najib Mikati.
Est-ce une pure coïncidence ou est-ce que les forces de sécurité sont si découragées depuis la chute du gouvernement Hariri?
Au lieu de se lancer des accusations mutuelles, pourquoi est-ce que nos responsables ne se mettent pas sérieusement au travail? Depuis le début des mouvements de contestation dans la région, voire même de la guerre en Irak, des milliers de personnes se sont réfugiées au Liban. Il n’y a pas de doute qu’un grand nombre d’entre eux soit entré illégalement au pays du Cèdre. Ces individus se sont installés dans les quartiers et les régions les plus sensibles du pays et n’ont pas tardé à participer activement au chaos sécuritaire.
Le Liban accueille tous les étrangers sans distinction, mais il ne doit quand même pas devenir le paradis des criminels et des voyous. Si les fonctionnaires aux frontières libano-syriennes faisaient leur devoir comme ils le se devaient de le faire, peut-être que «la main-d’œuvre étrangère illégale» du pays serait plus ou moins réglementée.
Enfin il semble que ce n’est pas le crime de Sahel Alma qui a bouleversé le Liban, mais la classe politique elle-même qui a bouleversé ce crime.